Léa Eigenmann

Un prénom trop banal, un nom trop compliqué et trop de questions sur des origines juives, Léa Eigenmann est le nom que l’on m’a donné, à l’arrivée. Depuis, Léa choisit des mots, qu’elle ne mâche pas, avec plus ou moins de soin. Léa parle parfois trop, parfois trop fort, craint de prendre trop de place. Léa est toujours l’intermédiaire, la conteuse, parce qu’elle cherche les mots justes, ceux qui tranchent ou qui guérissent. Léa aime l’ivresse, la paresse, Léa écrit pour attraper le temps qui file. « Merde, c’est déjà septembre », elle pense, alors qu’elle parcourt à l’aube le chemin jusqu’à chez elle. Léa ne dort pas. En écrivant ces textes, elle s’interroge : comment tracer d’un humain les contours ? Elle tente quelques réponses, et je ne suis pas toujours d’accord avec elle. On dira que ce sont plutôt des croisements, le résultat d’une rencontre.
Léa se sent chanceuse que les onze autres se soient trouvé·e·x·s sur sa route.

Léa Eigenmann est écrivaine, titulaire d’un Master d’Histoire et Esthétique du cinéma à l’UNIL. En parallèle à l’écriture académique, elle développe une pratique de l’écriture plus libre, poétique et fictionnelle. Elle s’intéresse à l’écriture pour le théâtre et à la mise en scène, notamment à travers deux assistanats pour TITUBA par le collectif Faites des Vagues au TU et On ne badine pas avec l’amour par Jean Liermier au Théâtre de Carouge. Marqués par une certaine oralité, ses textes se destinent à être entendus, et elle cherche à explorer la frontière entre lecture, écriture et mise en scène. Léa s’attache à observer les détails du quotidien, les interactions banales de tous les jours, qu’elle retranscrit avec humour et finesse. Quand elle n’écrit pas pour elle, elle écrit pour les autres, notamment à travers des mandats d’attachée de presse dans divers festivals comme la FdS et le GIFF. Elle fait également partie des équipes de programmation du NIFFF et du Tourne-Films Festival. Un de ses textes, Un peu de silence, a été récemment publié dans le recueil Format Papier 8.